Tuesday, 28 June 2022

Marie Dauguet: 'J'ai l'horreur vraiment de tout ce qui réglemente'


 

J’AI L’HORREUR VRAIMENT DE TOUT CE QUI RÉGLEMENTE

 

J’ai l'horreur vraiment de tout ce qui réglemente,

Et qui prétend savoir, s’impose et dogmatise!

– L’accord bleu des syrinx en brume s’éternise,

La source a le délire entre les bras des menthes. –

 

Ah! que nulle sagesse étroite ne te mente,

Cœur dont l’indiscipline est la belle hantise!

– Quel arc-en-ciel d’odeur, taillis blonds vous irise! –

Mon âme, sois enfin, à ta guise, démente;

 

Déborde autour de toi parmi l’air élargi,

Pareille à l’élément aux chatoyants sillages;

Réfléchissant du vent les complexes visages.

 

Ainsi que tu l’entends, émeus-toi, pense, agis

Et préfère aux sons durs qu’ont les voix doctorales,

Les chansons assouplies des sylvestres cigales.

 

 

I’M HORRIFIED BY ALL THAT SEEKS TO REGULATE

 

I’m horrified by all that seeks to regulate,

Would claim to know, impose itself and dogmatise!

– The misted lilacs’ blue chord grows eternalised,

The source, in mint’s embrace, now frenziedly pulsates. – 

 

Ah! let not any blinkered wisdom lie to you,

My heart, whose sweet obsession is indiscipline!

– Some scented rainbow, copses, iridises you! –

My soul, just as you please, may madness make you spin;

 

Spill out beyond your banks in air’s expanding tract,

As does the element whose glittering wakes gleam;

Reflecting wind’s complexity of facial traits.

 

Should this you chance to hear, be moved, reflect, and act,

Prefer to the harsh voices of the academe

The suppleness cicadas’ woodland song displays.



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