Printemps
Le soleil neuf du matin,
Dans sa blondeur,
Dans sa candeur,
Le soleil pose
Sur les choses,
Et la rosée qui les décore
Et tremble dans l’air suspendue,
Un givre d’or.
Les objets n’ont pas de contours
Dans la campagne…sans frontière…
Ils fondent parmi la lumière
Dont l’afflux trébuchant les agite.
Les objets n’ont pas de contour,
D’une translucide matière;
Le soleil aux blondes paupières
Partout les baise avec amour.
Nulle opacité… tout s’aère
Les ombres sont claires…très claires,
Par taches, en tremblants filets
Et du ton léger des bleuets.
Un prisme errant se pulvérise;
Adorable confusion
De chaque objet et du rayon
Qui le pénètre et qui le grise.
Mon cœur s’ouvre dans la clarté
Aromatique et musicale,
Lune, ferme la fleur d’opale,
Vibre en nous, soleil enchanté.
Spring
The newly risen morning sun,
In blond brightness,
And forthrightness,
Begins to land
On what’s at hand,
On dew that adds enhancing gloss,
And quivers in the hanging air,
A gold hoar frost.
In country setting objects lack
Clear contours… All just seems to merge…
They melt within light’s tumbling surge
Which causes them to whirl and swirl.
Objects are shapeless, on the move,
Translucent substance that seems spare;
The sun, blond-lidded, everywhere
Embraces them with ardent love.
Nothing’s opaque… all turns to air
Shadows grow clear… extremely clear,
In patches, trembling streaks and shreds
And bluish tinges here and there.
A straying prism turns to spray;
A muddled but delightful state
Of every object and the ray
Which pierces and intoxicates.
The dulcet, fragrant clearness won
Causes my heart to open wide,
Moon, time your opal flower to hide,
Vibrate in us, enchanted sun.
Published in the review ‘Pan’, by Jean Clary, April-May 1913
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