Au village
L’odeur tiède du pain flottait en longs sillages,
Partout le soir muet et cette odeur de four
Seulement qui planait sur les toits du village,
Tel un vol étoupé et velouté d’autour.
La corde déroulée au puits vert de bardane,
Le cliquetis léger, le seau qu’on détachait,
Puis rien, absolument qu’un parfum qui s’émane
De l’onde remuée où la nuit sommeillait.
Rien, l’odeur du fumier, l’odeur douce de l'étable,
Encens qui monte et fuit à travers le ciel bleu,
Reposante, silencieuse, délectable,
Dormant au bord des seuils, par les sentiers poudreux.
Rien que les clapotis assourdis de la mare,
Grise de vase et jaune et par plaques d’acier,
Que le soleil couchant bariole et chamarre,
Où les bœufs languissants viennent tremper leurs pieds.
Rien, la saveur au loin d’une rose qui dresse
Sa blancheur de lait pur quelque part sous les cieux
Et qui touche le cœur comme une main caresse,
Comme un triste baiser se posant sur les yeux.
In the village
The lukewarm smell of bread floated in drawn-out threads,
In evening’s silence nothing but this oven smell
That over village roofs hovered just overhead,
In caulked and velvet flight without a place to dwell.
The uncoiled rope beside the well now burdock green,
The clinking sounds, the bucket taken off its hook,
Then simply nothing but a scent that rose unseen
From stirred-up water where night slept in its quiet nook.
Nothing, the muck heap’s smell, the stable’s soft smell too,
A rising incense fleeing into deep-blue sky,
A resting, quiet smell, delectable as few,
Sleeping outside house doors, on paths now dusty dry.
Nothing but muffled lapping coming from the pond,
Muddy grey and yellow with blotches like steel sheet,
Which the slow-setting sun adorns and daubs upon,
And where the languid cattle come to dip their feet.
Nothing, far off the faint trace somewhere of a rose
Raising up milk-white purity beneath the skies,
Touching the heart like a caressing hand one knows,
Like a sad kiss that’s softly planted on one’s eyes.
No comments:
Post a Comment