L’ombre
L’ombre coule aux branches meurtries
Que l’incessante averse lasse,
Et baigne les mornes caries
Des rameaux noyés qui se cassent.
L’ombre aux livides flétrissures,
Avec sa face de gorgone
Et son odeur de moisissure,
Passe aux sentiers noirs de l’automne,
Aux carrefours déserts s’embusque
Où les oiseaux transis se taisent;
Parmi les nids froids qu’elle offusque,
L’ombre étend sa langueur mauvaise.
L’ombre dans la sourde moiteur
Des joncs rouillés qui se corrodent,
Glisse en son manteau de torpeur
Que la pluie et la bise mordent.
Sous des voiles de catafalque,
Ceinte de cigüe et d’armoise,
L’ombre en mes yeux, tremblant décalque
Mire ce soir ses yeux d’angoisse.
Shadow
On battered branches shadow flows
Which the incessant downpour tires,
And bathes the dismal smut that grows
On snapped-off twigs as they expire.
Shadow with pallid marks of wilt
Its gorgon visage never still,
And its foul mildew smell of silt
Moves along autumn paths at will,
Hides where deserted paths connect
And birds, transfixed with cold, fall mute;
Spreads midst their frozen nests unchecked
A lethargy foul and acute.
The shadow, in its dankness drear
Of rusty rushes full of blight,
Slides in its cloak of numb despair
That both the rain and north wind bite.
In hemlock and in wormwood laced,
Beneath its catafalque-like veils
My eyes’ own shadow, trembling trace,
Shows what its anguished eyes assails.
No comments:
Post a Comment