Les forêts
Les forêts sont pleines de sons
Ténus comme des fils d’argent,
Sons d’imperceptibles chansons
Sur un invisible instrument;
Voile de tremblante dentelle,
Le silence en est tapissé,
Le bleu des sous-bois traversé,
Le bord des sources en ruisselle.
Les forêts sont pleines de son,
D’une telle fragilité,
Que c’est du cristal en chanson,
Ou des parfums ébruités...
C’est plus mince et plus doux encor
Que, berçant l’été qui s’endort,
Le concert vaguement tinté
Des grillons au sistre argenté.
Plus souple que les bémols tendres,
Aux trois flexions veloutées,
Des crapauds aux mares des landres
Par le clair de lune envoûtées.
C’est le mourant soupir qui rôde,
Sous l’arceau, d'un rayon chromé,
Ou la verrière d’émeraude,
D’un orgue au clavier refermé.
C’est un arc au ciel suspendu
Sous la brume qui l’emprisonne;
Furtif, un baiser défendu,
Où l’âme en sourdine se donne.
The forests
The forests are with sounds quite stirred,
Fine-spun as silver filament,
The sounds of songs, though scarcely heard,
Played on an unseen instrument;
A gauze-thin veil of trembling lace
That drapes the silence there anew,
That spreads across the brushwood’s blue,
And leaves round trickling springs its trace.
The forests are with sounds quite stirred
That are of such fragility
They’re songs of crystal scarcely heard,
Or scents escaping secretly...
It’s fainter, gentler, though close by,
And forms a summer’s lullaby,
This silver sistrum concert played
By unseen crickets in the shade.
More pliant than the gentle tones,
A velvet-smooth arpeggio,
Which toads croak from the fens of landres,
Bewitched in moonlight’s eerie glow.
It’s the far-roaming, dying sigh
Beneath the arch of some chromed ray,
Or emerald-hued canopy
Of organ keyboards shut away.
It’s a dim rainbow that hangs low
Beneath the mist which hides and seals;
Furtive, a kiss that none may know
To which the muted soul now yields.
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