Il faut laisser maisons et vergers et jardins
Il faut laisser maisons et vergers et jardins,
Vaisselles et vaisseaux que l’artisan burine,
Et chanter son obsèque en la façon du cygne,
Qui chante son trépas sur les bords méandrins.
C’est fait j’ai dévidé le cours de mes destins,
J’ai vécu, j’ai rendu mon nom assez insigne,
Ma plume vole au ciel pour être quelque signe
Loin des appas mondains qui trompent les plus fins.
Heureux qui ne fut onc, plus heureux qui retourne
En rien comme il était, plus heureux qui séjourne
D’homme fait nouvel ange auprès de Jésus-Christ,
Laissant pourrir çà-bas sa dépouille de boue
Dont le sort, la fortune, et le destin se joue,
Franc des liens du corps pour n’être qu’un esprit.
One must leave homes and orchards and gardens behind
One must leave homes and orchards and gardens behind,
One’s metal plates and vessels formed by skilful hands,
And sing one’s own obsequies like the swan, resigned
To death, sings on Meander’s banks in distant lands.
It’s done, I have unwound the clew fate twined for me,
Have lived, have caused my name to brightly shine,
My feather pen flies heavenwards to be a sign
Far from all worldly charms fine folk in vain would flee.
Happy who never was, happier who can return
To nothing he once was, happier whose earthly stay
Means birth as a new angel close to Christ the Lord,
Leaving to rot below his corpse’s filth-filled urn,
To fortune, fate and destiny no longer prey,
Released from mortal ties, pure spirit his reward.
No comments:
Post a Comment