Thursday, 19 August 2021

Marie Dauguet: 'Printemps' (published in the revue 'Pan' in 1912)


 

Printemps

 

Le soleil neuf du matin,

Dans sa blondeur,

Dans sa candeur,

Le soleil pose

Sur les choses,

Et la rosée qui les décore

Et tremble dans l’air suspendue,

Un givre d’or.

 

Les objets n’ont pas de contours

Dans la campagne…sans frontière…

Ils fondent parmi la lumière

Dont l’afflux trébuchant les agite.

 

Les objets n’ont pas de contour,

D’une translucide matière;

Le soleil aux blondes paupières

Partout les baise avec amour.

 

Nulle opacité… tout s’aère

Les ombres sont claires…très claires,

Par taches, en tremblants filets

Et du ton léger des bleuets.

 

Un prisme errant se pulvérise;

Adorable confusion

De chaque objet et du rayon

Qui le pénètre et qui le grise.

 

Mon cœur s’ouvre dans la clarté

Aromatique et musicale,

Lune, ferme la fleur d’opale,

Vibre en nous, soleil enchanté.

 

 

Spring

 

The newly risen morning sun,

In blond brightness,

And forthrightness,

Begins to land

On what’s at hand,

On dew that adds enhancing gloss,

And quivers in the hanging air,

A gold hoar frost.

 

In country setting objects lack

Clear contours… All just seems to merge…

They melt within light’s tumbling surge

Which causes them to whirl and swirl.

 

Objects are shapeless, on the move,

Translucent substance that seems spare;

The sun, blond-lidded, everywhere

Embraces them with ardent love.

 

Nothing’s opaque… all turns to air

Shadows grow clear… extremely clear,

In patches, trembling streaks and shreds

And bluish tinges here and there.

 

A straying prism turns to spray;

A muddled but delightful state

Of every object and the ray

Which pierces and intoxicates.

 

The dulcet, fragrant clearness won

Causes my heart to open wide,

Moon, time your opal flower to hide,

Vibrate in us, enchanted sun.

 

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