Novembre
Novembre refleurit à nos rosiers de Mai.
La mer berce en rêvant ses épaules soyeuses;
Et l’air a ce parfum d’oranger que j’aimai
Naguère, en le jardin des minutes heureuses.
Les pétales de fleurs qu’un vent souple semait
Semblent encor joncher l’allée. Et les pleureuses
S’étonnent d’écouter un glas dans l'air quiet
Et de porter un voile noir, mystérieuses.
Comme un ciel de printemps ce ciel d’automne est pur,
Au pied des longs cyprès qui transpercent l’azur
Le Jour des Morts s’éploie ainsi qu’un jour de fête.
Mais sur les chemins clairs que nous avons suivis
Vibre, deuil de cristal, un sanglot de poète...
Solitaire, tu dors... Solitaire, je vis.
November
November on our May-time rose trees blooms once more.
The dreaming sea lets silken shoulders rise and fall;
And in the air I sense the scent I loved before
Of orange trees, in garden hours when bliss was all.
The petals that a supple breeze sowed everywhere
Seem strewn along the tree-lined path. And startledly
The weeping willows hear a knell sound in calm air,
Still wear a sable veil that lends them mystery.
Just as the sky in spring the autumn sky is chaste,
Beneath tall cypresses that prick an azure sieve
All Souls’ Day opens out as does a festive day.
Along the clear paths, though, where we once made our way
A poet’s sob, a mourning crystalline, vibrates…
All on your own, you sleep… All on my own, I live.
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