Ce n’est rien, c’est la rive
Ce n’est rien, c’est la rive,
Contre laquelle bat le cœur craintif de l’eau;
C’est un oiseau pleurant, perdu dans les roseaux;
C’est en nous du chagrin que ce soir doux avive.
Ce n’est rien, c’est un astre,
Seul au bord du ciel vide et qui brille en tremblant;
C’est le soupir voilé des peupliers bleuâtres,
De quelque rêve épars au travers de mon sang.
Ce n'est rien, c'est la vie,
Avec tous ses désirs dupés et son effort;
C'est toi, c'est l'élément, la nature asservie
Et qui tente - vers quoi? - ce douloureux essor.
It’s nothing, just the shore
It’s nothing, just the shore
The heart afraid of water beats against in vain;
It is a weeping bird, lost in the reeds’ domain;
It’s sorrow in us this sweet evening wakens more.
It’s nothing, just a star,
Alone at empty heaven’s rim, with trembling gleam;
It’s the veiled sigh of bluish poplars heard afar
Of what pervades my blood like some wide-scattered dream.
It’s nothing, it’s just life,
With all its duped desires and efforts that affright;
It’s you, the element, it’s harried nature’s strife
That tempts you – towards what? – this painful upward flight.
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