Le reitre
Je rêve parfois d'une existence brutale;
Le donjon sur un roc inaccessible, au loin
L'humanité courbée et vague, et surtout point
De frein. Comme un fleuve ma volonté s'étale.
Je ne suis vraiment sous la couronne comtale
Qu'un reître violent, dépourvu de tous soins
Autre que le pillage et l'orgie, et j'ai moins
D'âme que mon épervier. Nulle décrétale
Ne contraignit jamais mon désir et je vais
Triomphant, au trot lourd de mon cheval de guerre
Ecrasant sans le voir tout ce qui grouille à terre:
Prêtres, soudards, vilains. Je vais le cœur en paix
Et trempant pour le teindre aux couleurs de ma gloire,
Parmi le sang versé mon étendard de moire.
The ‘Black Rider’
At times I have dreams of a violent, brutal life;
The keep that lies impregnable on a great rock,
Cowed, vague humanity far off, where I can mock
Restraints. Where, river-like, my boundless will is rife.
In the count’s service all that I need ever be
Is a thuggish soldier, my business on the whole
Is pillaging and orgies, and I have less soul
Than my trained sparrowhawk. And there is no decree
That’s ever reined in my desire and I depart,
To my war horse’s heavy tread, triumphantly
Crushing without a glance all that groans under me:
Priests, roughnecks, ruffians. At peace within my heart,
Soaking my glistening banner in the blood that’s shed
Dyeing in glory’s colours my flag of the dead.
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