À l’ombre des sapins…
À l'ombre des sapins exhalant leur arôme
S'ouvrent, un peu gluantes, des bises;
Le vent indolemment fait tomber des alises
Et le jour qui s'écoule a la saveur d'un baume.
Un torpide sanglot monte des fondrières,
Languissante prière et qui scande
Les chuchotis légers qu'ont les blancs de Hollande
Et les trembles semant leurs feuilles aux lisières.
Souplement écartant les branches enlacées
Des taillis d'un bleu d'hortensias,
Un brocart, suspendant sa marche cadencée,
Frotte ses cornes aux troncs des acacias.
Renvoyant à l'écho les coups brefs qu'il assène
Un pic entêté fouille du bec
L'écorce crevassée et rugueuse d'un chêne
D'où tombe en crépitant l'averse des glands secs;
Un mulot dérangé a glissé sous les ronces,
Et je rêve, ô solitude douce...
Mon coeur pacifié te pénètre et s'enfonce
En toi, comme le pied des hêtres dans la mousse.
In the fir trees’ shadow…
In the fir trees’ shadow, exuding their mild scent
Still sticky green caps open out;
A lazy wind sends whitebeam berries in descent
A trace of balsam fills the passing day throughout.
A torpid sobbing rises from the depths of mires,
A languid prayer quite like a chant
Of whisperings that come from silver poplar spires
And fringing belts of asps which their sown leaves transplant.
Deftly disentangling the intimate embrace
Of branches of blue hortensia,
A roe buck, halting the tripped cadence of its pace,
Rubs its furred antlers up against acacias.
Sending back echoes from each sharp and sudden poke
A stubborn woodpecker’s swift beak
Searches the rugged crevices of an old oak
From where dry rattling acorns downwards start to streak;
Deranged, a fieldmouse into briars has sought to slink,
And I dream, oh solitude so sweet…
My heart, at last appeased, now penetrates and sinks
Within you, as in moss do delving roots of beech.
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